ETATS-UNIS : Face à l'indignation, Trump va signer un décret pour mettre fin aux séparations d'enfants
L’administration américaine essuie des critiques, alors que plus de 2.300 mineurs ont été séparés de leurs parents en cinq semaines...
C’est un revirement spectaculaire dans la politique dure du président américain sur l’immigration. Donald Trump a annoncé ce mercredi qu’il allait signer un décret pour éviter la séparation des familles de migrants ayant franchi illégalement la frontière avec le Mexique.
L’administration américaine est sous le feu des critiques, tant au niveau national qu’international, alors que plus de 2.300 mineurs ont été séparés de leurs parents en cinq semaines. « Nous voulons que les familles restent ensemble. C’est très important », a affirmé Donald Trump lors d’une rencontre avec des élus républicains à la Maison Blanche.
Les parents et les enfants détenus ensemble?
« Je vais signer un décret dans un petit moment », a-t-il
poursuivi, sans autres précisions sur le contenu exact de ce texte. Le
président et son équipe répètent depuis plusieurs jours qu’ils ne font
qu’appliquer la loi et que seule une modification de cette dernière par le
Congrès permettrait de mettre fin aux séparations très critiquées, aux
Etats-Unis mais aussi à travers le monde.
Selon le New York Times, le décret présidentiel
permettrait de détenir parents et enfants sans papiers ensemble indéfiniment,
le temps qu’un juge examine la demande d’asile. Mais une décision de justice de
1997, le «jugement Flores», limite, en théorie, à 20 jours la durée de
détention d’enfants, obligeant l’Etat à les libérer au-delà de cette période,
en général dans des centres ou des familles d’accueil. C’est pour cette raison
que sous George W. Bush et Barack Obama, les parents et les enfants étaient
souvent libérés ensemble, avec une date de convocation devant un juge.
Un bras de fer légal probable
Le problème, affirme Donald Trump, c’est que ces familles
disparaissent souvent dans la nature. C’est pour mettre fin à ce qu’il appelle
« catch and release » (« attraper et libérer) qu’il a adopté une politique de «
tolérance zéro ». Tous les parents sont poursuivis au pénal pour avoir
illégalement franchi la frontière, ce qui permet aux autorités de les placer en
détention provisoire – et a pour conséquence une séparation des familles. L’élu
Ted Cruz a proposé de doubler le nombre de juges pour examiner les demandes
d’asile en 14 jours, mais cela semble très optimiste. Si le décret de Donald
Trump contourne le jugement Flores, on pourrait assister à un bras de fer
judiciaire similaire à celui sur le «Travel Ban».
Un peu plus tôt ce mercredi, le chef des républicains à
la Chambre des représentants Paul Ryan a annoncé qu’il soumettrait au vote
jeudi une loi mettant un terme aux séparations de familles. Reste à voir quelle
version sera présentée, et surtout, si le texte passera le Sénat, où il lui
faudra 60 voix sur 100 – et donc le soutien de 9 démocrates – pour être adopté.
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